Évangile

20h, la nuit est tombée, moins cinq degrés, il pèle juste…
Dans la journée j’ai bien essayé de préparer du matos, mais l’acrylique diluée à l’eau virait dure.
Dur d’annuler le RDV hebdomadaire avec les potes, j’aime pas perdre…
Un instant…
J’pourrais redescendre au chaud, pour flop minute le métro devant les caméras, même pas peur.
Mais manger d’la plainte pour d’la photo pétée qu’on poste sur insta, j’laisse ça aux jeunes.
Vieillesse pense livre, art, histoire, contes et légendes.
Me voit parfois dilué poussière dans seine dans cent ans, mes p’tits enfants lisant au bord l’une de ses aventures.
Viens vas-y on y va quand même m’a dit ma copine Dior sur le poster.
Un bisou sur la joue, un coup d’langue dans l’cou…
Elle m’la mit debout, j’ai dit OK.!
À fond le chauffage dans la caisse, pour dégivrer la couleur.
Des bouchons, de la bac en plein contrôle devant les barrières, juste parfait.
20h, carrefour rue de l’évangile, Amen…
Y’a pas longtemps j’ai appris qu’nos potes taffaient sur nous au bout… Ah Merde !
Bon bin, quand faut prier, faut prier. J’ai fait vite pour pas qu’la peinture géle,
j’ai finit dans les klaxons, le sentiment du taff bien V.
« Pour les miens parc’que vous le valez bien » ,
Y’a deux zéles, c’est pas une faute, j’l’ai fait exprés, enfin j’crois…
Grille, je glisse sous le regard des phares, un dernier coucou à la sécu qui surveille le site au chaud sur le trottoir d’en face.
Année bonne à mes V, sans rémission, comme un sample soul, toujours le même refrain…
On est parti trop loin, c’est pas maintenant qu’on va rebrousser chemin !
Peace.