Verbol Keent – Paris, 2015

21h, Walkman à fond. Il finit ses contours. Les passants dans la nuit l’évitent, l’entrée du tribunal est à 50 métres sur la photo. Il frotte ses mains, recule pour le clic clac kodak souvenir.  Il voit ce vieux type qui bosse depuis le début derrière lui devant une fenêtre du tribunoch’. Dewey fredonne joyeux… Flash…

« Damn, it’s like the beat just ask me why… Why i painting to ya… It’s crazy listen…
My name mean a lot to me, pain mean a lot to me
Fame means nothing, but the game means a lot to me… »

– Héé ! Tu m’prends pas en photo j’espère… Ooohhh !! tu m’entends ?!!!
– Pardon ?
– Tu m’as pris en photo ?
– Pour quoi faire ? Je prends mon vélo, c’est tout. Vous bossez pour le tribunal ?
– Non. Il est fermé a cette heure. Je ponce juste des étagères, j’peux pas le faire chez moi, ça dérangerai les voisins, il faut respecter.
– C’est qui qu’a fait l’truc blanc ? j’m’en suis mis plein les doigts.
– La tache là ? Ch’ais pas, sûrement les guignols qui font la rue d’Aubervilliers en c’moment.
– Ils pourraient mettre un panneau comme quoi c’est pas sec, en plus c’est dégueulasse. Et il vous dit rien le gardien du tribunal ?
– Non non, je dérange pas ici. En plus je nettoie tout à la fin. C’est pour pas déranger mes voisins. J’habite la cité. C’est comme des cages à lapin.
– Ok ok… Bonne soirée m’sieur…

« Leave me alone please, I’m in my two-three zone please
Nothing can stop me, you fuckers can’t stop me… »

VK 2015. Tranche de vie.